Webcomics vs. webtoons

Par le 13 août 2020

Un webcomic, qu’est-ce que c’est ? Ce terme, qui vient de l’anglais « web » et « comic », fait référence à toute bande dessinée publiée non pas en format papier mais directement en ligne, sur Internet. Le webcomic (parfois aussi appelé BD numérique) se décline en de nombreux genres différents, dont le webtoon fait d’ailleurs partie : on vous détaille plus précisément les caractéristiques de ce dernier dans cet article. Parce qu’il possède sa propre appellation et un format bien précis, il s’agit sans doute du type de webcomic le plus connu, mais il en existe bien d’autres.

Formats

Outre les webtoons, d’autres webcomics ont comme caractéristique principale leur format. C’est le cas par exemple des webmangas, qui comme leur nom l’indique sont des mangas publiés en ligne. La plupart du temps, ils conservent les codes du manga papier, notamment au niveau de l’absence de couleurs. La publication des webmangas peut se faire via une plateforme en ligne, comme Pixiv. Certains magazines de prépublication (Sunday Webry et Ura Sunday, de chez Shogakukan) ont également une version en ligne. De nombreux artistes japonais utilisent aussi les réseaux sociaux pour publier leurs planches, en espérant se faire remarquer par un potentiel éditeur.

Les Torches d’Arkylion, un webmanga publié sur Mangadraft

Le « comic strip » est un autre type de format que l’on retrouve dans de nombreux webcomics, en particulier ceux des pays anglophones. Il s’agit de webcomics qui reprennent le format « comic strip » papier, c’est-à-dire trois ou quatre cases (souvent en forme de carré) par page. Ce format est particulièrement apprécié des auteurs de webcomics orientés tranche de vie ou humour. Le terme « yonkoma » (ou 4-cases) fait référence à un format exclusivement en quatre cases.

En dernier lieu, on peut parler de Turbomedia, un concept dévelopé par l’artiste français Balak (Lastman). Turbomedia repose essentiellement sur une lecture participative : le lecteur, qui n’a accès qu’à une seule case par page, choisit le moment où il passe à la suivante. Les illustrations sont souvent animées, ou alors en .GIF. Il s’agit d’un genre de webcomics dits intéractifs.

Homestuck, un webcomic intéractif

Styles graphiques

Comme il s’agit d’oeuvres numériques, les webcomics se combinent facilement à d’autres concepts informatiques, comme l’animation, la bande-son ou encore la 3D. Nombreux sont les webcomics qui adoptent le style du « roman-photo« , par exemple, en combinant clichés photographiques et dessins. Beaucoup apprécient également le pixel art, qui consiste à négliger le réalisme au profit d’illustrations en pixels. Dans la même veine, il existe aussi les sprite comics (SC), des webcomics qui reprennent des images de jeux vidéo. Les sprite comics sont cependant rarement considérés comme des oeuvres de qualité, tout simplement parce que leur création graphique est plus facile et moins longue que celle des autres types de webcomics.

Hero Oh Hero

Une majorité des auteurs de webcomics choisissent aussi de reprendre des styles inspirés de bandes dessinées en format papier, tel que les romans graphiques, les mangas, les comics ou les BD.

Particularités par pays

En Inde et en Chine, les webcomics sont souvent utilisés comme un moyen de critiquer les gouvernements. Pour les auteurs chinois, publier en ligne permet non seulement d’éviter la censure mais également d’octroyer à leurs œuvres une visibilité internationale. En Inde, la plupart des webcomics ont une visée caricaturale, critique ou philosophique ; les BDz chinoises sont plus proches des webtoons en termes de variété, mais il n’existe pour l’instant que peu de plateformes « officielles » qui proposent un contenu de qualité.

The Vigil Idiot, un webcomic indien critique de films Bollywoodiens

L’Europe, la Corée du Sud et les États-Unis sont les plus grands fournisseurs de webcomics au monde, avec un contenu graphiquement très varié, qui peut aller de la romance au récit biographique. Ces webcomics trouvent principalement leur influence dans les romans graphiques américains et les mangas, bien que l’on retrouve également de nombreuses références à la BD franco-belge.

En France, une différence est faite entre le webcomic (fiction) et la « BD blog » (non-fiction), bien que la frontière entre ces deux concepts soit souvent floue. La France est aussi à l’origine de Turbomedia (voir ci-dessus), un type de webcomics qui demande au lecteur de participer activement au processus de lecture en n’affichant qu’une vignette à la fois par page et en combinant dessin et animation.

SNCF, un webcomic intéractif de la plateforme Turbomedia. Sur l’image, trois cases sont côte à côte, mais sur la plateforme, le lecteur ne voit qu’une image par page.

Au Japon, l’industrie du manga papier est en baisse depuis plusieurs années, au contraire des webmangas et des webtoons, deux types de webcomics qui connaissent une popularité grandissante.

Conclusion

Il existe une infinité de webcomics. De la simple bande dessinée en ligne au webcomic intéractif, en passant par les webmangas et sprite comics, les webcomics offrent un contenu riche et varié, souvent facile d’accès, et qui présente l’avantage pour les auteurs d’avoir un processus de publication simplifié et peu cher. Que vous soyez fan d’action ou amateur d’humour, nul doute que vous y trouverez votre bonheur… D’ailleurs, dans la catégorie webtoons, on a de quoi vous conseiller avec nos articles ! N’hésitez pas à y jeter un oeil…