Traduction de Lumine : l’interview de Caroline Chevalier

Par le 18 septembre 2020

Lumine est une série fantastique adaptée en français par le studio MAKMA. Le traducteur ? C’est en fait une traductrice, Caroline Chevalier, qui a d’abord travaillé comme professeur d’anglais avant de rejoindre le monde de la traduction BD. Aujourd’hui, elle nous dévoile un peu plus le quotidien de son métier.

Caroline, peux-tu nous parler un peu de Lumine, le webtoon que tu traduis ?

Lumine est un webtoon créé par la finlandaise Emma Krogell, dont le premier épisode en anglais a été publié sur le site webtoons.com en mai 2017. MAKMA m’a offert la chance de le traduire pour la version française du site, ce que je fais depuis février de cette année.

L’histoire tourne autour de l’amitié entre un loup-garou et un jeune sorcier. Tous les deux ont une vie riche en rebondissements !

Connaissais-tu les webtoons avant cette expérience ? Lequel est ton préféré ? Comment t’es-tu retrouvée à traduire ce format de BD ?

Je connaissais déjà les webtoons puisque je traduis Questions d’âge, pour webtoons.com également, depuis octobre 2019. C’est d’ailleurs vraiment mon préféré ! Lorsque MAKMA a commencé à travailler pour webtoons.com, Edmond Tourriol [le co-fondateur du studio, NDLR] a demandé aux traducteurs un classement des 5 séries du site qui les attiraient le plus. On travaille mieux quand ça nous plaît ! Et dans mon Top 5, il y avait Questions d’âge et Lumine !

Quelles sont les principales difficultés que tu as pu avoir en travaillant sur Lumine ?

Lumine compte beaucoup de personnages récurrents qui évoluent autour des deux principaux. Il faut donc garder à l’esprit les petites manies de chacun… Nous avons tous nos expressions et notre façon de nous exprimer. Les personnages des webtoons aussi ! Chacun doit garder sa propre originalité.

Il s’agit d’un webtoon qui va probablement durer encore quelques mois (voire quelques années). Quels sont les avantages et les inconvénients de traduire des séries si longues ?

J’espère qu’il va durer encore très longtemps, oui ! On arrive tout juste à la fin de la première saison qui a débuté en… 2017 ! L’avantage de traduire de longues séries, c’est la connaissance qu’on acquiert à propos des personnages… Ils deviennent forcément plus intéressants à la longue, moins superficiels. Un des inconvénients pourrait être la répétition et donc la lassitude, si l’auteur commençait à arriver à court d’idées… Mais c’est loin d’être le cas pour Lumine !!! Les épisodes s’enchaînent et on ne s’ennuie jamais. La preuve : le succès croissant de la série sur le site !

Les héros de Lumine sont tous les deux des enfants, mais souvent entourés d’adultes. Est-il plus difficile de traduire leur façon de s’exprimer par rapport aux personnages plus vieux ?

Comme je l’ai dit plus tôt, chaque personnage a sa façon à lui de s’exprimer. Bien sûr, l’âge fait partie des critères dont les traducteurs doivent tenir compte… Alors évidemment, je ne suis plus une enfant… mais comme je suis aussi enseignante (dans une autre vie), je reste au contact des plus jeunes et je suis l’évolution de leur langage.

Quel est le plus important selon toi ; respecter au plus près le texte original ou retranscrire au mieux le message de la vo, quitte à s’éloigner du texte ?

Les deux en même temps ! Haha ! Mais si je dois faire un choix, je penche plutôt pour le message.

Question indispensable : préfères-tu Lumine sous sa forme humaine, loup ou louveteau ?

Je le préfère sous sa forme de loup, évidemment ! Il est somptueux, courageux et puissant en loup-garou. Mais il est également très attendrissant en louveteau… Ce qui est une vraie réussite de la part de l’auteure de Lumine, justement, c’est d’avoir imaginé ces 3 formes différentes, mais aussi tellement liées, pour un même personnage.

Merci Caroline de nous avoir accordé cette interview ! Si cet article vous a plu, n’hésitez pas à aller en découvrir d’autres en cliquant ici !